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Libération
Éditorial

Peser

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publié le 7 avril 2007 à 7h06

Dépolitisés, les jeunes ? Quelle blague ! Rappeuse emblématique, porte-parole générationnelle qui annexe et séduit toute une «France à moi», Diam's démontre tout le contraire dans Libération, qu'elle rehausse aujourd'hui de son intelligence et de son humeur espiègle. Non qu'elle se prononce pour tel ou telle, qu'elle s'enrôle pour le compte d'un parti ou d'un programme. Point d'intrusion militante à l'ancienne ni de comité de soutien des cultureux bien-pensants. Quelques idées fortes, qui servent de vade-mecum au monde en expansion rapide du civisme rap.

D'abord voter, pour peser. L'élection est à tout le monde, elle ne s'arrête pas aux portes des cités. A en juger par le succès inespéré des inscriptions sur les listes électorales, l'appel est entendu et les capuches dont le cliché antijeune se méfie tant ne les empêchent pas d'écouter des voix comme celle de Diam's. Le drapeau, brandi en premier lieu par Ségolène Royal, qu'on devrait posséder chez soi ? Pas faux, comme idée, mais un peu trop... «Ma France à moi» ne s'arrête pas aux trois couleurs...

Et Sarko ? Paradoxalement, il est sans doute l'un des grands facteurs de cette re-politisation. Ses amis sous-entendent que le vote des cités, après tout, lui est peut-être favorable. Allez savoir. Les cités sont-elles si différentes du reste du pays ? Mais cela ne résout rien. C'est Jean-Marie Le Pen qui est allé sur la dalle d'Argenteuil, sans susciter de désordre. Amère ironie que le candidat de l'UMP, étra