Revisiter par le verbe libéral le dogme socialiste, au risque, parfois, de brouiller le message.Ségolène Royal, la candidate PS, n'entend pas être prisonnière de «cette division du travail dans laquelle la gauche s'est parfois laissée enfermer», que résume ainsi un de ses proches : «A la droite l'efficacité économique, à la gauche la générosité redistributive.» D'où une nette tendance de la socialiste à manier les mots du marché. Florilège.
«Je ne suis pas favorable à une société de l'assistanat.» La rhétorique de l'assisté, jusqu'ici, constituait plutôt un pilier de la pensée ultralibérale. La candidate socialiste se montre pourtant prompte à la dégainer, notamment pour accompagner des annonces de mesures sociales ou ses déclarations d'intention sur le «respect des salariés».
«Réconcilier les Français avec l'entreprise.» Voilà encore une constante du discours économique de Royal. Elle l'assurait à des petits patrons, sur TF1, en février : «Je veux être la présidente de la France qui entreprend et réhabilite l'esprit d'entreprise.» Une mission qui devrait en toute logique faire rougir de plaisir la patronne du Medef, Laurence Parisot, pour qui le désamour des Français vis-à-vis du monde de l'entreprise est un sujet de préoccupation majeur. Pour autant, Ségolène Royal a toujours fait très attention à garder ses distances avec l'organisation patronale.
«Libérer les énergies, le goût du risque et l'esprit d'entreprendre.» Rarement socialiste se sera