Pourquoi les réponses apportées par les candidats aux questions sociales ne semblent-elles pas à la hauteur des attentes des électeurs ? Nous avons interrogé les numéros un des six confédérations syndicales.
Pour Bernard Thibault (CGT), «le pouvoir d'achat, les salaires, l'emploi et l'insécurité sociale sont bien la première préoccupation» des Français. Mais le «décalage avec les solutions proposées par les uns ou les autres» est selon lui révélateur «d'une forme de renoncement de la part des politiques à prétendre changer le quotidien». Notamment parce que «les politiques semblent avoir renoncé à infléchir ce qui se décide au niveau international, et se sont repliés sur les problèmes strictement nationaux», quand ils ne se contentent pas de «désigner des boucs émissaires : l'immigré de service ou le fonctionnaire».
Il n'empêche que «les sujets sociaux sont bien présents dans la campagne», observe François Chérèque (CFDT), «en tout cas nettement plus qu'en 2002». «Nicolas Sarkozy parle du contrat de travail, qu'il veut unique, des heures supplémentaires et du droit de grève. Ségolène Royal s'intéresse à l'emploi des jeunes. Et tous veulent revaloriser les retraites», relève-t-il. «Mais on a le sentiment que les candidats ont cherché une réponse aux préoccupations concrètes des Français, sans proposer une évolution du système social dans son ensemble.»
Jean-Claude Mailly (FO) constate lui aussi que «le social est abordé»