En rejoignant la nébuleuse d'Al-Qaeda, les terroristes de l'ex-GSPC n'en ont pas moins gardé leur cible favorite : les autorités de leur propre pays. Pourtant, la plupart des actions se revendiquant de la mouvance benladenienne gardent une connotation internationale, conformément aux buts d'une organisation vouée au «jihad contre les juifs et les croisés». Le GSPC privilégie sa propre guerre civile. Le mode opératoire des nouveaux attentats montre toutefois un tournant vers des méthodes empruntées au répertoire al-qaediste. S'il faut voir là la reconnaissance implicite par ce mouvement de sa situation ultraminoritaire, il est possible que ses nouvelles actions, malgré leur caractère spectaculaire, ne présagent pas un retour à la sorte de guerre civile larvée dont les Algériens s'étaient si péniblement extraits.
En revanche, pour la France, l'al-qaedisation du terrorisme islamiste algérien ne peut que renforcer la menace diffuse qui la vise. Elle a déjà subi certaines exactions collatérales du terrorisme algérien et elle est toujours désignée comme cible potentielle par Al-Qaeda. Contre cela, il n'existe aucune panacée. Il faut maintenir l'humble prophylaxie policière qui a jusqu'ici donné des résultats satisfaisants. Et il faut poursuivre avec l'Algérie le chemin difficile d'une collaboration qui a suscité, jusqu'à présent, plus de discours que de résultats.
La politique antiterroriste fait en France l'objet d'un large consensus, de même que le principe d'une attitude a