Après Ségolène Royal et François Bayrou, Olivier Besancenot était vendredi «l'invité spécial» de Libération. Comme la socialiste et le centriste avant lui, le candidat de la LCR nous a accordé un long entretien puis a participé à la conférence de rédaction pour réagir dans chaque rubrique du journal.
Avez-vous le sentiment que cette campagne est plus dure que celle de 2002 ?
Je ne dirais pas cela. Elle est plus enthousiasmante qu'en 2002. Il y a de la contradiction, de la discussion, pas simplement en meeting mais dans les cités, dans les usines, dans les quartiers, partout. Les aspirations sociales sont beaucoup plus fortes dans les couches populaires et dans la jeunesse. En 2002, on nous questionnait sur l'insécurité. Cette fois, c'est sur l'emploi, le pouvoir d'achat, le service public, le logement, la santé, les retraites. Un terrain sur lequel on a des choses à dire.
Partagez-vous ce sentiment d'être dans une campagne zapping ?
Pour d'autres candidats, oui. Le plus caricatural, c'est Sarkozy, qui passe directement d'un «je t'aime moi non plus» avec Le Pen, à coups de formules provoc sur l'identité ou l'immigration, à Jaurès. Il a une idée générale : celle d'entraîner la campagne sur le thème de l'insécurité, de l'immigration et de l'identité. Ils cherchent à réaliser un hold-up sur le scrutin, comme en 2002. Car si on ne parle que d'insécurité du matin au soir, les gens vont flipper. Et la peur est mauvaise conseillère.
Si la campagne se déroule sur fond de question s