Le parti d'en sourire. Ou, du moins, d'affecter de le faire. C'est ainsi que Ségolène Royal a attaqué son discours, hier à Achicourt (Pas-de-Calais) : «Dans cette campagne, rien ne m'aura été épargné. Même les choses les plus inattendues. Et je m'attends encore à quelques surprises au cours de la semaine qui vient !» Une référence à la tribune en forme de coup de poignard signée Michel Rocard, parue vendredi dans le Monde, appelant à «une alliance sincère et constructive» entre socialistes et centristes. Et, bien sûr, à la couche supplémentaire rajoutée par Bernard Kouchner, expliquant le matin même dans le JDD que la «gauche sociale-démocrate rénovée [...] ne doit pas refuser l'alliance avec un centre rénové.» Deux mauvais coups, qui tombent au mauvais moment : celui où la candidate insiste lourdement sur ses différences avec les candidats UMP et UDF.
Torpilles. C'est donc tout en ironie politique que Royal, après la réunion d'hier, a réagi aux torpilles tirées, depuis son propre camp, par «ces personnalités au demeurant respectables». Qu'elle précise n'avoir «pas réussi à joindre»... Regrettant que de telles initiatives empiètent sur son «temps de parole» audiovisuel puisque venues du PS , la candidate a donc préféré railler l'effet de telles prises de parole : «C'est tellement baroque... Je ne sais pas quel impact ça peut avoir.» Et de s'interroger : «Pourquoi ils n'ont pas ces fantaisies en face pour le