Rarement position aura été aussi peu tranchée et aussi peu claire. Penchant traditionnellement pour une droite associée au gaullisme et à la mythique «politique arabe de la France», le monde arabe est aujourd'hui dans l'expectative et au bout du compte assez inquiet face à la présidentielle. «La seule certitude, c'est que ni Sarkozy ni Ségolène ne suscitent l'enthousiasme», note un diplomate maghrébin. Et pour cause : les deux candidats sont très peu connus dans une région qui déteste rien autant que l'inconnu. Et le monde arabe est par avance orphelin d'un Jacques Chirac perçu comme un «ami des Palestiniens et des Arabes» et comme «seul capable de tenir tête aux Américains», son refus de l'intervention en Irak ayant fait office de consécration symbolique en la matière.
Mitigé. «Autant le monde arabe a aimé Chirac, dont une rue de Ramallah porte le nom depuis quelques jours, autant il est mitigé face à la suite. D'autant que Sarkozy n'a jamais été très apprécié dans ces milieux à cause de son atlantisme et de son amitié trop affichée pour Israël», résume Randa Takieddine, la correspondante à Paris d'Al-Hayat, un grand quotidien arabe de Londres, pour qui le candidat de l'UMP a toutefois «marqué quelques points grâce à l'évolution de son discours», notamment sur les Etats-Unis et l'intervention en Irak, qu'il a récemment qualifiée d'«erreur historique». Rien de tel avec la candidate du PS, qui, notent plusieurs diplomates, «n