Dimanche, environ 44,5 millions d'électeurs sont invités à départager les douze candidats en lice pour la huitième élection présidentielle de la Ve République. Quelle que soit l'identité des deux finalistes qui resteront en course pour le second tour, le 6 mai, le scrutin 2007 marquera un saut de génération. De droite, de gauche ou du centre, le futur chef de l'Etat sera un ou une quinquagénaire, né (e) après la guerre, enfant de la fin du baby-boom et des Trente Glorieuses. Dans le carré de tête, Jean-Marie Le Pen, qui en est à sa quatrième candidature, reste l'unique témoin d'une génération politique en train de quitter la scène.
L'abstention record de 2002 Cette promesse de renouvellement suffira-t-elle à mobiliser un électeur qui, de présidentielle en présidentielle, boude chaque fois un peu plus les urnes ? En 2002, en grande partie à cause d'un duel Chirac-Jospin imprudemment estimé inévitable, et malgré une offre record du nombre de candidats (seize), le taux d'abstention avait atteint un score inégalé de toute l'histoire de la Ve République pour un premier tour : 28,40 %, alors qu'il était de 21,6 % en 1995, de 18,9 % en 1981, et de 15,2 % en 1965, pour la première présidentielle au suffrage universel direct.
L'augmentation du nombre d'inscrits sur les listes électorales (+ 4,2%) est peut-être un gage d'enthousiasme civique, puisque, selon le ministère de l'Intérieur, c'est le taux le plus élevé depuis 1981.
Premier tour, rendez-vous des incertitudes Au moins cette