Lors de la présidentielle de2002, Libération publiait, pour la première fois, des cartes qui montraient que la position des électeurs dans les aires urbaines, au centre, dans la banlieue ou dans le périurbain, était hautement prédictive de leur choix. Ces «gradients d¹urbanité» étaient particulièrement activés par le vote d¹extrême droite, dont la localisation préférentielle dans le périurbain se révélait systématique Marseille représentant l¹une des rares exceptions et autant voire plus discriminante que les découpages par grands ensembles régionaux. La carte de la localisation du vote «tribunitien», c¹est-à-dire celui en faveur de l¹ensemble des candidats «antisystème», extrême gauche et extrême droite confondues, renforçait encore la netteté de la carte. Altérité. Ce constat, incontestable, fut néanmoins l¹objet de controverses, certains critiques n¹acceptant pas l¹idée que les choix stratégiques en matière d¹habitat et les choix stratégiques en matière de vote puissent être liés. Ce qui se jouait dans les uns comme dans les autres touchait à la valorisation ou à la dévalorisation de la cohabitation avec des personnes de statut différent, et notamment inférieur, au sien, ce qu¹on peut appeler l¹exposition à l¹altérité. Le choix du périurbain correspond à une recherche de l¹entre-soi qui est cohérente avec des projets politiques non coopératifs, corporatistes ou sécessionnistes. La première prise de conscience de ce phénomène remonte à 1992, avec le référendum sur le t
Dis-moi où tu habites...
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par Jacques Lévy
publié le 25 avril 2007 à 7h20
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