Menu
Libération

Le petit oui de Bayrou a l'offre de Royal

Article réservé aux abonnés
Sans donner de consigne de vote à ses partisans, il sous-entend qu'il ne votera pas Sarkozy et annonce la création d'un parti démocrate.
publié le 26 avril 2007 à 7h26

C'est l'air pénétré de celui qui entend déplacer les montagnes de droite et de gauche qu'il est apparu hier aux journalistes réunis dans un grand hôtel parisien. Par-delà la présidentielle perdue, François Bayrou s'est adressé à cette France «déchirée, bien plus qu'elle ne l'a jamais été», mais qui «voudrait y croire». Et aux «sept millions de Français» qui lui ont «donné leur confiance», qui ont contribué à faire émerger «d'un coup» la «troisième force politique du pays».

A l'en croire, seule la volonté des électeurs de «reconstruire la démocratie» explique le quasi-triplement de son score au premier tour de la présidentielle entre 2002 (6,81 %) et 2007 (18,57 %). Fort de cette performance qu'il analyse comme un rejet de ses deux anciens rivaux, il botte en touche. «Je ne donnerai aucune consigne de vote», dit-il, estimant que ses électeurs sont «des citoyens libres de leur choix». Pourtant, tout au long de la campagne, il a ouvertement dragué les sociaux-démocrates, jusqu'à promettre qu'élu «il nommerait un Premier ministre de gauche». Dans ces conditions, il ne pouvait sans se déjuger et décevoir les électeurs venus de sa gauche appeler à voter Sarkozy. Mais à se prononcer en faveur d'un vote Royal, il risquait la brouille ouverte avec l'électorat traditionnel de l'UDF.

Manoeuvre. En revanche, Bayrou ne se prive pas de donner de la couleur à sa «liberté de vote» : s'il a critiqué Royal, il a cogné