Pourrait-elle gagner, grâce aux femmes ? Ségolène Royal partait en tête des intentions de vote des femmes, il y a quelques mois. En janvier, selon un sondage Ifop paru dans Elle en janvier (1), 33 % des femmes déclaraient qu'elles allaient voter pour elle et 30 %, pour Sarkozy. A Dijon, le 8 mars, Ségolène Royal assurait : «Je ne vous demande pas de voter pour moi parce que je suis une femme. Mais je suis une femme. Et avec moi, le vrai changement politique, il est là.» Au premier tour, pourtant, l'électorat féminin (tout comme le reste des électeurs) s'est davantage porté sur Nicolas Sarkozy que sur elle. Où est passé «l'effet femme» ?
«Symbole». Comment les Françaises ont-elles voté ? Sylviane Agacinski, qui s'inquiétait que la candidate devienne «le symbole d'une revanche sexiste», peut être rassurée. Selon un sondage de l'institut LH2, publié par Libération le mardi 24 avril (2), 32 % des femmes ont voté pour le candidat UMP (28 % des hommes), 28 % des femmes ont choisi la socialiste (24 % des hommes). «Derrière l'effacement de l'effet femme, il faut chercher un effet âge», décrypte Mariette Sineau, politologue au Cevipof. Les femmes jeunes votent plus à gauche, les femmes âgées sont plus conservatrices. Ainsi, Nicolas Sarkozy fait un tabac chez les retraités (43 % chez les 65 ans et plus), chez qui on trouve davantage d'électrices qui «vraisemblablement ont un code de représentation qui associe masculinité et pouvoir».