Cela fait cinq ans qu'il les veut, ces fameuses peines planchers pour les récidivistes. A peine élu, il les fera inscrire dans le code pénal. Il le promet, de discours en interviews : au bout de trois fois, le condamné aura droit à la peine maximale prévue. Mais cette mesure vue par Nicolas Sarkozy comme l'arme absolue contre la récidive est contestée dans son propre camp (sans parler de l'UDF, des partis d'opposition ou des milieux judiciaires). Le sujet a failli faire exploser la maison UMP. Les adversaires des peines planchers critiquent son fondement (le principe d'individualisation de la peine est inscrit dans notre tradition juridique, la Constitution et la Convention européenne des droits de l'Homme). Ils contestent son efficacité et en soulignent la conséquence : une explosion de la population carcérale.
Le clan des partisans, mené à l'Assemblée par Christian Estrosi (UMP, Alpes-Maritimes), fidèle de Sarkozy, avait déposé une proposition de loi le 4 février 2004. Les auteurs entendaient «adresser un message fort aux délinquants afin de ne plus banaliser la récidive légale». Pour calmer ces «ultras», l'Elysée, Matignon et le ministre de la Justice de l'époque, Dominique Perben, avaient demandé à Pascal Clément (alors président de la commission des lois) de lancer une contre-offensive. Après bien des péripéties, un texte réprimant «la récidive des infractions pénales» fut adopté fin 2005. Il élargit les critères de la récidive, prévoit un recours plus syst