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Libération

Sarkozy, une lutte sans merci pour le pouvoir

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De Neuilly à l'Elysée, il a éliminé méthodiquement ses adversaires.
publié le 7 mai 2007 à 7h36

Sale temps pour Jacques Chirac. Ce 31 mai 2005, les ennuis continuent. Deux jours auparavant, le président de la République a perdu le référendum sur la Constitution européenne, qu'il a choisi de faire ratifier par les Français. Le non l'a emporté. Et ce mardi 31 mai au soir, donc, il doit aller à la télévision faire allégeance à son pire ennemi politique, Nicolas Sarkozy. Avant même l'annonce formelle de la composition du nouveau gouvernement de Dominique de Villepin, le chef de l'Etat a été sommé d'aller à Canossa : «Dans un esprit de rassemblement, j'ai demandé à Nicolas Sarkozy de rejoindre le gouvernement comme ministre d'Etat, ce qu'il a accepté.» Quelques mois auparavant, Chirac ne voulait pas entendre parler d'un ministre qui cumulerait un portefeuille ministériel avec la présidence de l'UMP. Cette fois, Sarkozy peut tout faire. Même garder, de surcroît, la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine.

C'était dix ans plus tôt. Jacques Chirac vient d'être élu pour la première fois président de la République. Dans les ministères, c'est le rituel de la passation des pouvoirs. Nicolas Sarkozy, qui fut l'un des plus fervents soutiens d'Edouard Balladur, n'est pas de la nouvelle équipe. Dans les réunions du RPR, il est sifflé. A l'Elysée, il est qualifié de «traître» par les Chirac, père, mère et fille. Le nouveau chef de l'Etat a renoncé à prononcer son nom et surtout son prénom. Il dit seulement «le maire de Neuilly», complété d'une maxime : «