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Libération
Éditorial

Cosmétique

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publié le 19 mai 2007 à 7h51

Quatre hirondelles venues d'ailleurs ne font pas le printemps de l'ouverture politique. Mais elles garantissent sans doute celui de la droite, et risquent de plonger un peu plus la gauche dans l'hiver électoral. Nicolas Sarkozy est en campagne législative. La photo du gouvernement Fillon n'a d'autre but que de semer davantage le trouble chez l'adversaire. Elle vise à offrir une large majorité à un chef de l'Etat qui garde des accents de candidat pour voler au secours des salariés d'Airbus. La manoeuvre n'a rien à voir avec «l'union nationale» rêvée par Bayrou. Ce n'est pas non plus la proposition d'entente PS-UDF esquissée à la hâte par Royal entre les deux tours. Le débauchage de quelques ego en déshérence n'en relève pas moins de la belle ouvrage. Sarkozy répète ainsi l'opération conduite par François Mitterrand en 1988. Il lui donne même un tour plus clinquant : le ralliement d'une star des sondages comme Bernard Kouchner a un autre cachet que le repêchage d'un Jean-Pierre Soisson... La différence, de taille, c'est que Mitterrand avait été réélu sur le thème de la «France unie» quand Sarkozy n'a cessé d'opposer deux France, celle des «assistés» à celle «qui se lève tôt». Certes, preuve est faite que promettre de «liquider Mai 68» n'empêche pas de séduire l'une des figures de proue de cet état d'esprit libertaire. Mais le tempérament même du Président laisse poindre la dimension purement cosmétique de l'entreprise. A quoi bon des ministres dits «de gau