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Libération

EADS, un couple à réconcilier

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Pour redresser l'avionneur, Paris doit d'abord convaincre Berlin.
publié le 19 mai 2007 à 7h51

Pour l'instant, le dossier EADS, vu de l'Elysée, c'est facile. Un voyage en avion vers Berlin mercredi, pour rendre visite à Angela Merkel, et un aller-retour express vendredi à Toulouse, pour rencontrer les salariés d'Airbus. Puis plein de déclarations volontaires pour montrer que plus rien ne sera comme avant. Cela a d'ailleurs plu aux investisseurs : le titre EADS a pris 3,34 % de hausse au cours de la séance de vendredi. Mais toute cette agitation ne dit pas comment, à plus long terme, Nicolas Sarkozy compte s'y prendre pour résoudre la crise financière et sociale d'EADS-Airbus. Le précédent gouvernement avait déjà identifié les problèmes, mais de là à les résoudre...

Désengagement. Le principal défi d'Airbus, c'est de trouver de l'argent pour financer le redressement du groupe et les futurs investissements. D'ores et déjà, on sait que les économies générées par le plan Power8 ­ qui prévoit des ventes de sites et 10 000 suppressions d'emplois ­ ne suffiront pas. Louis Gallois, le PDG, plaide donc pour une augmentation de capital. Mais qui va remettre au pot ? Les actionnaires privés actuels (Daimler et Arnaud Lagardère, l'ami du chef de l'Etat) ne veulent pas. Ils comptent même se désengager à moyen terme. Reste l'Etat français (15 % du capital) et un consortium d'investisseurs incluant les Länder allemands (7,5 %). Sarkozy veut bien remettre de l'argent mais ne pas tout prendre à sa charge, ni rester à long terme. «L'Etat français fera son devoir s'il doit y avoir un