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Libération

L'Economie rognée pour Borloo

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Bercy a été scindé en deux, le radical récupère l'Emploi mais perd le Budget.
publié le 19 mai 2007 à 7h51

Une des premières choses que fit Jean-Louis Borloo en arrivant rue de Grenelle en 2004, fut d'interdire le stationnement des voitures dans la cour du ministère du Travail : rien ne devait perturber la machine à produire des idées que doit, selon lui, être un ministère. Durant deux ans, des idées, il n'en a pas manqué : le plan de cohésion sociale, les emplois de services, les maisons de l'emploi et autres innovations plus ou moins spectaculaires mais toujours vendues avec passion et lyrisme par son promoteur.

Sa gouaille et son côté bateleur ont fait de lui un des ministres les plus populaires du gouvernement sortant. Même si ses interlocuteurs syndicaux ont vite compris que pour le service après-vente, il valait mieux s'adresser à son ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher. Lors du lancement du Contrat première embauche (CPE), en janvier 2006, ils avaient l'un et l'autre tenté, en vain, de dissuader Dominique de Villepin de l'imposer sans négociation.

Succédant à Thierry Breton avec un ministère élargi à l'Emploi mais sans la tutelle du Budget et des Comptes publics, Borloo, 56 ans, ne devrait pas avoir de difficulté à endosser le rôle de VRP de l'économie française. «C'est une passation de pouvoir entre les deux frisés de la République», s'amusait-il vendredi en prenant possession de son nouveau ministère. Cette façon bien à lui de ne jamais se prendre tout à fait au sérieux risque de détonner dans les couloirs compassés de Bercy.

Coprésident du Parti radical valo