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Le Président en piqué contre les parachutes dorés

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Le chef de l'Etat a confié à Borloo la rédaction rapide d'un texte mettant fin aux versements de ces indemnités de licenciement faramineuses.
publié le 19 mai 2007 à 7h51

Sarkozy, l'ami des patrons, qui leur interdit de toucher des parachutes dorés... C'est le monde à l'envers. Le nouveau président n'a pourtant pris personne par surprise : il l'avait promis pendant sa campagne électorale. Mais de là à en faire la première mesure de son quinquennat... Vendredi, au cours de sa visite d'Airbus à Toulouse, le chef de l'Etat a annoncé qu'il avait chargé Jean-Louis Borloo, nouveau ministre de l'Economie, de déposer pour cet été un texte «sur l'éthique et la moralisation» visant à interdire cette pratique décriée. Le timing était parfaitement choisi : les syndicats du constructeur aéronautique sont outrés que Noël Forgeard, l'ex-PDG d'EADS, la maison mère d'Airbus, soit parti avec 8,5 millions d'euros d'indemnité, en laissant le groupe dans un état financier déplorable.

Tourneboulés. Avec cette interdiction, Sarkozy frappe fort. Pas forcément ses amis patrons, d'ailleurs (Martin Bouygues, Bernard Arnault, Vincent Bolloré, François Pinault) qui, en tant que propriétaires de leur groupe, sont suffisamment riches pour ne pas avoir besoin de parachutes dorés. Mais son camp et ses alliés traditionnels doivent être tout tourneboulés. Depuis que les scandales des parachutes dorés sont apparus ­ cela remonte à 1999 avec l'équivalent des 30 millions d'euros touchés par Phillipe Jaffré à son départ d'Elf ­, la droite a toujours été sur la ligne du Medef et de l'Afep (Association française des entreprises privées). Elle prône l'«autorégulation».