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Morin à la Défense, mais sans expérience

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Ancien fidèle de Bayrou, il est récompensé pour son ralliement de l'entre deux tours.
publié le 19 mai 2007 à 7h51

Pendant la campagne, Hervé Morin en rêvait tout haut. Ce serait soit la Justice, soit la Défense. «J'ai été conseiller de François Léotard à la Défense» de 1993 à 1995, ajoutait-il pour chasser l'ironie des regards. Il est revenu vendredi par la grande porte au ministère de la Défense, qu'il avait quitté douze ans plus tôt comme conseiller aux Relations avec le Parlement et aux Affaires domaniales.

A 45 ans, dont neuf au côté de François Bayrou, le député de l'Eure pouvait faire valoir sa fidélité dans l'adversité : en choisissant de ne pas rallier l'UMP en 2002, Hervé Morin était entré dans le premier cercle du président de l'UDF. Les deux hommes partagent d'ailleurs la passion des chevaux de course.

Au lendemain du premier tour, Morin sacrifie sa fidélité aux honneurs. Bayrou éliminé, il tourne casaque et rallie le grand favori de la course à l'Elysée. Elu en terre conservatrice, le député de l'Eure nourrit de longue date un penchant pour l'ex-patron de l'UMP. Après le référendum de 2005, Morin n'excluait pas d'accepter un maroquin si Sarkozy était allé à Matignon.

Membre discret de la commission de la Défense à l'Assemblée nationale, sans expérience ministérielle, Hervé Morin va rencontrer ce week-end tous les grands chefs militaires. «On va lui expliquer comment marche cette maison», explique l'un d'eux.

A la Défense, le ministre verra sa marge de manoeuvre limitée par le poids de l'Elysée et de l'état-major des armées. Son directeur de cabinet, le préfet Patri