Jamais élue. Même pas militante : pour les barons de la droite frustrés d'avoir été écartés, sa promotion est à mettre au compte de la discrimination positive, principe cher à Nicolas Sarkozy et combattu par les chiraquiens. Dans ce gouvernement essentiellement peuplé de fils et filles de bonne famille éduqués dans les meilleures écoles, Rachida Dati symbolise l'ouverture aux Français d'origine immigrée, à cette «diversité» que les partis politiques se sont engagés à prendre en compte. Que cette promesse soit tenue par le président Sarkozy met la gauche face à ses propres atermoiements. Fille d'un ouvrier marocain, Rachida Dati est la première personnalité d'origine maghrébine à décrocher un ministère régalien.
Déterminée. Sur son CV, Rachida Dati, 41 ans, mentionne qu'avant d'être diplômée de l'Institut supérieur des affaires puis de l'Ecole nationale de la magistrature elle fut aide-soignante. Deuxième d'une fratrie de douze enfants, elle a grandi dans un HLM de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), s'occupant de ses frères et soeurs aux côtés de sa mère, femme de ménage algérienne, «lumière de sa vie», aujourd'hui décédée. Son vieux père collectionne les photos de sa fille dans les journaux et magazines où, adolescente, Rachida Dati observait le parcours des puissants et les chemins de l'ascension sociale. Pour réussir, elle pensait ne pouvoir se contenter d'être bonne élève. Déterminée à s'arracher à son milieu social, elle s'est aussi imposée à force de candidatures