L'ouverture à gauche. Réelle et symbolique. Réelle : un ministre socialiste, viré vendredi du PS, Bernard Kouchner, deux secrétaires d'Etat dont un ex-socialiste, Eric Besson, et un proche de François Hollande, Jean-Pierre Jouyet, ainsi qu'un haut-commissaire, Martin Hirsch, patron d'Emmaüs-France, un homme réputé de gauche. Pour faire bonne mesure, un centriste, un seul, Hervé Morin, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale. Ouverture toute symbolique, néanmoins : sur les vingt ministres et secrétaires d'Etat du gouvernement nommés hier, quinze appartiennent à l'UMP.
Fibre. Après la présidentielle, ce Fillon I a un objectif prioritaire : gagner les législatives de juin. Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs prévenu : il ne constituerait pas «un gouvernement de remerciements». Toujours en campagne, donc, le chef de l'Etat s'est rendu vendredi sur le site Airbus, filiale d'EADS, de Toulouse. Là, comme il s'y était engagé avant son élection, il a promis la fin des «parachutes dorés» pour les patrons (lire page 10). Comme celui, justement, de l'ancien coprésident du groupe EADS, Noël Forgeard, parti de l'entreprise, pourtant en piètre état, avec des indemnités de plus de 8 millions d'euros. Le président de la République a promis qu'un texte serait «déposé» cet été, mais n'a pas précisé si les «golden parachutes» seraient totalement interdits, attribués sous conditions ou limités dans leurs montants.
Autre clin d'oeil à cette «France qui se lève tôt»,