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Libération
Éditorial

Plaisanterie

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publié le 29 mai 2007 à 8h00

Le cyclisme, ses passions, ses vices et ses grands cols. On sait tout cela, et pourtant le sentiment d'admiration pour ce sport fonctionne toujours. Jusqu'au jour où le public va bouder pour de bon car le cyclisme professionnel tient quand même de la plaisanterie. A qui attribuer les lauriers du classicisme quand le premier prix de version latine reconnaît avoir triché ? Au deuxième ? Et si lui-même est confondu ? Ou dénoncé ? Aujourd'hui c'est Bjarne Riis, vainqueur du Tour 1996, qui reconnaît s'être dopé à l'EPO. Hier, c'était le vainqueur du Tour d'Espagne qui avait été déchu, car la morsure de la lutte antidopage est douloureuse. Les sept victoires de Lance Armstrong ? Marquées du sceau de la sorcellerie. Que se passera-t-il quand les imposteurs seront pris d'horribles remords ? D'immenses succès d'édition. Mais il reste toujours un peu de peinture dorée sur les doigts des journalistes qui ont touché les idoles du Tour, et c'est pourquoi Christian Montaignac, billettiste à l'Equipe, avait écrit : «On ne touche pas à Bobet !» Certes, mais va finir par se poser la vertigineuse question de la légalisation du dopage. Un dopage libéral, de droite ? Ou alors un dopage de gauche, avec instances de régulation ?

Ces révélations éclatent à un peu plus d'un mois du Tour de France, et à nouveau se profile la main noire du grand complot. Pendant que le vélo se débat dans ses ordures, le foot, par exemple, évidemment pas du tout touché par le dopage, regarde ailleurs en s