La scène se déroule en avril 2005 à Deauville, où le groupe Lagardère tient séminaire une fois l'an. Invité d'honneur, Nicolas Sarkozy est présenté par Arnaud Lagardère, «non pas comme un ami, mais comme un frère». Et que ne ferait-on pour un frère ? Eh bien, par exemple, on ne lui fait pas de peine. Pour avoir publié en août 2005 en une de Paris Match des photos de Cécilia Sarkozy et de son amoureux d'alors, le directeur de la rédaction Alain Genestar a été licencié, déclenchant une grève, une première dans l'histoire de l'hebdo. C'est Sarkozy lui-même qui aurait demandé la tête de Genestar à son «frère» Arnaud. Parfois, l'autocensure suffit. Ainsi fin 2005 Paris Match publie une interview de Yannick Noah amputée de cette déclaration : «Une chose est sûre : si jamais Sarkozy passe, je me casse !»
Trappe. Mais la grande première de la présidence Sarkozy, c'est la censure d'un article du Journal du dimanche du 13 mai annonçant que Cécilia Sarkozy n'a pas voté au second tour de la présidentielle. C'est Arnaud Lagardère qui a appelé Jacques Espérandieu, directeur de la rédaction du JDD, pour passer le papier à la trappe. L'affaire vaudra à Lagardère une bronca rarissime de la rédaction du JDD en forme de lettre ouverte soutenue par les sociétés de journalistes du groupe dénonçant «une censure inacceptable» et mettant en cause le grand patron : «Vous êtes intervenu auprès de la direction de la rédaction pour qu