Le Havre envoyé spécial
Le fauve est de retour. Calme, sûr de sa force, déterminé à dévorer ses adversaires. Nicolas Sarkozy est venu rôder hier en Seine-Maritime, alléché par l'odeur de sa nouvelle proie électorale : les législatives. Quatre mois d'intense campagne présidentielle n'ont pas entamé son insatiable appétit de pouvoir. Toute la journée, il est venu réclamer à ses interlocuteurs une «majorité forte». «Il vous reste deux semaines pour parachever l'impensable révolution que vous avez accomplie le 22 avril et le 6 mai, deux semaines pour décider ou non de me renouveler votre confiance», a-t-il lancé dans la soirée lors d'un meeting (rebaptisé «réunion républicaine» par l'UMP) au Havre.
Rire jaune. Lorsqu'il débarque hier en début d'après-midi en Normandie, le président de la République a des allures de candidat. Comme dans un remake, le voilà au milieu d'exploitants agricoles et d'ouvriers dans une fabrique de lin. A Saint-Pierre-le-Viger, qui fleure bon le pays profond, il campe derrière de grosses balles de lin sur une petite estrade. Rien n'a changé : il fait les questions et les réponses. Ses phrases sont courtes. Le message est simplissime, mais percutant. Patrick Ouvry, «agriculteur français de 52 ans en pleine forme», comme il se présente, s'inquiète de son sort avec la fin de la PAC en 2013. Le logiciel sarkozyste démarre plein pot : «L'indépendance alimentaire de la France et de l'Europe est un objectif politique. La sécurité alimenta