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Libération

Le cactus de la mise en oeuvre

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Si elle est instaurée, la mesure risque de chambouler le droit du travail.
publié le 31 mai 2007 à 8h03

Au-delà de la question essentielle de son efficacité économique, le projet phare de Nicolas Sarkozy risque d'être bien compliqué à mettre en oeuvre. Décryptage.

Volontariat ou pas ?

Nicolas Sarkozy l'a répété : seuls ceux qui voudront travailler plus le feront... Oui, mais jusqu'à présent, un salarié n'a pas le choix. Il y a ceux qui voudraient bien, mais à qui l'employeur ne veut pas, ou ne peut pas accorder plus d'heures. Et il y a ceux qui ne demandent rien, mais qui n'ont pas le choix : si son employeur lui demande de faire des heures sup, un salarié ne peut pas refuser (dans la limite de 220 heures par an). Si les heures supplémentaires deviennent volontaires, les employeurs risquent de s'arracher les cheveux. On l'oublierait presque, mais tout le monde ne veut pas travailler plus.

Comment prendre en compte les temps partiels ?

Travailler plus pour gagner plus ? Ca tombe bien : en 2006, un salarié à temps partiel sur trois voulait faire plus d'heures... Manque de chance, ceux-là ne font pas d'heures supplémentaires (seules les heures au-delà de la 35e heure en sont) mais des heures complémentaires. Ce qui écarterait de la réforme de Nicolas Sarkozy 18 % des salariés français, soit près de quatre millions de personnes. Le Président a donc promis qu'il trouverait une solution. Mais comment ? Auront-ils le droit à la même majoration de leurs heures complémentaires que les salariés à temps plein avec leurs heures sup ? Rien ne s'y opposerait. Pourront-ils eux aussi bénéficier d