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Libération
Analyse

La droite face à ses démons étudiants

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Depuis 1968, elle n'a pu se faire entendre, malgré la nécessité de la réforme.
publié le 2 juin 2007 à 8h07

Attention, danger. Dans le flot de réformes sensibles promises par Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle, celle sur l'autonomie des universités mise en branle jeudi et vendredi par le Premier ministre, François Fillon, et la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, est sans aucun doute en haut de l'échelle de Richter des dossiers à risques. Tout simplement parce que depuis plus de quarante ans, autrement dit depuis 1968, droite et Université ont rarement fait bon ménage. Pire, quand un nouveau ministre se risque en arrivant Rue de Grenelle à ouvrir les tiroirs de ses prédécesseurs, ils tombent forcément nez à nez sur les fantômes qui continuent de hanter l'histoire entremêlée de la droite française et des crises universitaires.

Pendant la campagne, Sarkozy a voulu tordre le cou à Mai 68, symbole du divorce entre la droite et la jeunesse étudiante du pays. Des étudiants qui en mars 2006 continuaient de lui gâcher la vie en manifestant contre le projet de contrat première embauche (CPE) de Dominique de Villepin, dont ils ont obtenu le retrait. Entre-temps, d'Alice Saunier Seité, secrétaire d'Etat aux universités sous Giscard, à Luc Ferry, ministre de Chirac, la droite n'a jamais cessé de se heurter aux étudiants. La mobilisation contre le projet Devaquet et la mort à Paris de Malik Oussekine, en 1986, restant évidemment le triste symbole d'un divorce quasi permanent dont Jacques Chirac, alors Premier ministre, ne se sera jamais vraiment remis. Franço