Ils sont spécialistes des questions universitaires, interlocuteurs syndicaux du ministère, présidents d'université. Ils réagissent pour Libération aux premières annonces gouvernementales sur la réforme promise par Nicolas Sarkozy sur l'autonomie des universités.
Bruno Julliard
Président de l'Union nationale des étudiants de France, principal syndicat étudiant
«Cette réforme ne doit pas être un cache-sexe pour créer une université à deux vitesses»
«On ne peut pas se satisfaire du taux d'échec actuel en premier cycle, d'un système d'orientation souvent incohérent, d'une insertion professionnelle souvent difficile même pour les diplômés, et d'une lisibilité des diplômes insatisfaisante. Mais la réforme ne peut pas se limiter à un passage en force au mois de juillet, quand il n'y a personne sur les campus, sur la question de l'autonomie. Si cette réforme consiste à améliorer la gouvernance des universités, pourquoi pas. Mais si cela consiste à organiser le désengagement de l'Etat, qui se traduirait par plus de concurrence entre établissements, de la sélection et une augmentation des droits d'inscriptions, l'Unef ne sera pas candidate à participer aux négociations. Cette réforme ne doit pas être un cache-sexe pour créer une université à deux vitesses. Certes, le gouvernement envoie pour l'instant des signaux apaisants, mais j'aurais préféré qu'une négociation globale s'engage dès maintenant, plutôt qu'une réforme qui répond davantage aux préoccupations des présidents d'univers