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Libération

«Tout est inquiétant dans les projets du gouvernement»

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A Bordeaux ou à Rennes, on appréhende la «privatisation» des facs.
publié le 2 juin 2007 à 8h07

A Rennes, à Bordeaux

De Bordeaux à Rennes, première plongée dans les universités au moment où le gouvernement dévoile ses intentions. Dans le monde étudiant, l'atmosphère est à l'attente. Et, déjà, à la vigilance.

Chez les étudiants de Bordeaux-II (médecine et sciences de l'homme), la première urgence, c'est les exams. Le projet de réforme, ils sont nombreux à n'en avoir même pas entendu parler. Dans le grand hall de l'université, Maylis interroge : «C'est quoi, ce projet ?» «C'est une mesure de privatisation», assène Marco. «Mais alors, ça dégénère ! s'alarme-t-elle. On ne peut pas tout privatiser, les études doivent rester ouvertes à tous.» Nicolas renchérit : «Il y aura des facs mieux cotées, et les étudiants des établissements riches seront mieux traités que ceux des universités pauvres. C'est l'origine du diplôme qui définira l'accès à l'emploi.» Agathe reconnaît pourtant que c'est déjà un peu le cas : «Les meilleures facs sont dans les grandes villes, et on sait très bien que le diplôme n'a pas tout à fait la même valeur partout.» «C'est la grande hypocrisie, balaie Didier Lapeyronnie, enseignant chercheur en sociologie. Les établissements sont, de fait, déjà en concurrence. C'est le bon sens de donner des capacités de gestion et d'innovation sans tout le temps passer par le contrôle étatique, extrêmement lourd. Je suis en train de créer un nouveau diplôme : je passe plus de temps à remplir les papiers qu'à réfléchir au conten