En matière de lutte contre le réchauffement climatique, nombre de chefs d'Etat se conforment au célèbre adage de Charles Pasqua : leurs promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent. Plus précisément, elles engagent les générations futures, c'est-à-dire ceux qui bénéficieront de leur concrétisation ou qui subiront, au contraire, les conséquences de leur oubli. George W. Bush apparaît comme le parfait disciple de notre ancien ministre méridional. On pourrait être tenté de se réjouir de le voir prôner un nouveau cycle de négociations et réclamer de nouveaux objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Le président américain aurait-il été convaincu par l'oeuvre pédagogique d'Al Gore, celui-là même qu'il avait battu d'une poignée de bulletins comptés et recomptés en 2000 et qui, repeint en croisé de la cause environnementale, n'exclut plus de repartir à l'assaut de la Maison Blanche ? Certes, ces modestes progrès, aussi soudains qu'inachevés, jurent avec la surdité dont Bush a fait preuve jusqu'ici. Mais plus qu'un contenu, encore vague et incertain, son «initiative» est d'abord symptomatique d'une méthode, celle d'une diplomatie qui aspire, une fois de plus, à s'affranchir aussi bien des règles collectives de l'ONU que du protocole de Kyoto que les Etats-Unis n'ont jamais ratifié. Fichu réflexe que cette prétention de l'administration américaine à vouloir édicter, seule dans son coin, ce qui est bon et ce qui l'est moins, pour elle et surtout pour les autres. Préte
Éditorial
Surdité
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par Renaud DELY
publié le 5 juin 2007 à 8h09
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