Menu
Libération

Le paquebot frontiste touche le fond

Article réservé aux abonnés
Siphonné par le vote Sarkozy à la présidentielle, le FN a perdu son pouvoir de nuisance.
publié le 7 juin 2007 à 8h10

Fin d'une époque. La victoire de Nicolas Sarkozy pourrait sonner le glas du Front national et l'heure de la mise à la retraite pour son fondateur, Jean-Marie Le Pen. Malgré son échec à la présidentielle, où il n'a recueilli que 10,44 % des suffrages avec une perte de près d'un million de voix par rapport à 2002, et celui prévisible aux législatives, le président du FN n'a pas l'intention de passer la main : il compte bien se présenter à sa propre succession lors du prochain congrès de son parti prévu les 17 et 18 novembre à Bordeaux. «On ne quitte pas la barre du bateau en cas de gros temps», a répété mardi soir Le Pen sur France 2. Plus que jamais décidé à sombrer avec son navire. «Sarkozy a commencé par nous piquer nos idées puis ensuite nos électeurs. Il va continuer à nous tondre la laine sur le dos et nous risquons de ne jamais retrouver un espace politique important», s'inquiète un cadre du FN.

Pour Le Pen, la claque du 22 avril n'est qu'un revers et il parie déjà sur l'échec du chef de l'Etat pour se refaire une santé. «Il va décevoir très vite. Les gens ont cru faire une bonne affaire en votant pour lui. Ils vont déchanter», martèle de son côté la vice-présidente du FN, Marine Le Pen. Dans les cercles proches de l'extrême droite, certains réclament déjà «un congrès d'Epinay de la droite nationale» afin de réunir toutes les familles de cette mouvance et avec l'espoir surtout de mettre au rancart le chef «vieilli, usé et fatigué». Au s