Bruxelles (UE), de notre correspondant
Nicolas Sarkozy aurait-il donc décidé de violer tous les engagements européens de la France en creusant le déficit public afin de créer un «choc fiscal» censé accélérer la croissance ? A Bruxelles, on est estomaqué : «On va étudier l'ensemble de ces mesures pour voir quels seront leurs effets», est le seul commentaire qu'on lâche dans l'entourage de Joaquin Almunia, le commissaire chargé des questions économiques et monétaires.
Le paquet fiscal annoncé hier représente, en effet, en année pleine, environ 1 % du PIB français, ce qui, faute de couper drastiquement dans les dépenses publiques, va accroître d'autant le déficit public... Si cette année il devrait être contenu à 2,5 % du PIB (contre 2,4 % promis par le précédent gouvernement), il devrait plonger en 2008 à 2,9 %, tout près du maximum des 3 % imposés par le pacte de stabilité et de croissance liant les treize Etats membres de la zone euro, l'eurogroupe.
L'équipe dirigée par Jacques Chirac s'était engagée à ramener le déficit pour 2008 à 1,9 %... Quant à la dette, qui devait baisser à 61,9 % du PIB en 2008, elle reprendra son ascension, ces nouvelles dépenses étant financées à crédit. Le service de la dette va donc continuer à croître et ce d'autant plus que la Banque centrale européenne (BCE) est en plein cycle de hausse des taux d'intérêt, ce qui creusera encore le déficit de l'Etat.
Purger. Cette fuite en avant dans les dépenses est d'autant moins comprise par Brux