C'est une impression assez trompeuse. Le «paquet fiscal» tel que soumis au Conseil d'Etat pourrait laisser croire que le gouvernement de Nicolas Sarkozy s'est converti à une politique de relance de la demande. Keynésienne. Presque de gauche, comptant sur un accroissement du pouvoir d'achat immédiatement disponible pour relancer la consommation, donc la croissance, donc le pays.
Seulement voilà entre la déduction des intérêts d'emprunt, la défiscalisation des heures supplémentaires ou l'accroissement du bouclier fiscal, quiconque serait bien en peine de dire ce que fabrique le gouvernement Fillon. Seule certitude, le «choc de croissance» vanté au sommet de l'Etat va coûter entre 11 et 19 milliards d'euros au budget de l'Etat en année pleine. Soit un point de PIB. Dont il n'est pas acquis qu'il se reportera sur la consommation et donc améliorera les comptes de l'Etat et les déficits. Et finira par rendre les Français plus riches, pour ceux qui ont du travail.
Bon sens. A droite, sous le sceau de la confidentialité, les parlementaires orthodoxes en matière budgétaire, couinent. «J'ai du mal à voir ce qu'on fabrique», dit l'un d'entre eux. Un autre, invoquant un devoir impérieux de se taire à quarante-huit heures des élections législatives, explique cependant : «Bon, il y a des éléments positifs qui vont dans le sens d'une politique de relance par l'offre. La mesure sur les heures supplémentaires, elle, stimule la demande. C'est bien. Mais on va tâcher de recadrer