Une raclée façon 1993, quand les socialistes s'étaient retrouvés au-dessous de l'étiage de 60 députés ? Ou une défaite à la mode 2002, quand le PS, pas encore remis de son élimination du second tour de la présidentielle, avait conservé 141 sièges face à la puissance de feu de la naissante UMP ? Dimanche, 44,4 millions d'électeurs sont appelés à départager 7 640 candidats en lice pour les 577 sièges de députés qui sont en jeu lors du premier tour des élections législatives. C'est la quatrième fois seulement, dans l'histoire quasi quinquagénaire de la Ve République, que les législatives suivent un scrutin présidentiel. A chaque précédent (en 1981, 1988 et 2002), les Français ont donné une majorité plus ou moins confortable au président qu'ils venaient d'élire. Il est probable qu'ils feront la même chose lors de ce cru 2007, un mois après l'ample victoire de Nicolas Sarkozy. A moins qu'ils ne boudent les urnes, malgré l'engouement exceptionnel qu'ils ont manifesté pour la présidentielle. Pour rappel, l'abstention, en augmentation régulière depuis 1981, a atteint le record de 35,62 % au premier tour des législatives de 2002.
Quelle que soit l'issue du scrutin, la future Assemblée nationale sera bipartite et ne ressemblera à aucune de celles qui l'ont précédée : selon toutes probabilités, seuls l'UMP et le PS seront en mesure de constituer un groupe (20 députés minimum, avec tous les avantages qui vont avec finances, temps de parole, autonomie politique, participation à l'or