Jacques Chirac aura donc attendu l'âge de 74 ans pour entamer une carrière de justiciable. Certains redouteront que sa convocation par la justice, imminente et inéluctable, nuise au prestige de la fonction présidentielle. D'autres hurleront aux excès d'un insupportable, mais fantomatique, «gouvernement des juges». Ses derniers amis politiques fustigeront peut-être une intolérable chasse à l'homme. A voir le nouveau pouvoir sarkozyen prendre ses distances, ceux-là devraient être rares. Douze ans durant, l'ancien chef de l'Etat, claquemuré à l'Elysée, a fait preuve d'une formidable ingéniosité et d'une remarquable énergie pour se protéger. Et en guise d'explication, il s'est contenté de l'apport poétique de Villepin pour déclamer du Rimbaud ! «Abracadabrantesque», peut-être, mais surtout bien léger. On vient de découvrir qu'en expert de la chose, Chirac a même dispensé des conseils aux autorités djiboutiennes pour leur apprendre à se jouer de la justice française dans l'affaire Borrel. Un tel culot explique que ce locataire, si souvent hébergé à titre gratuit, passe sans hésiter des frais de la République à ceux de la famille Hariri pour trouver un logis. Certes, Chirac n'a peut-être jamais enfreint la loi en quarante ans de vie publique. Plusieurs juges entretiennent toutefois un doute persistant à ce sujet. Le mieux est donc qu'il les aide à le dissiper. Il n'est là nullement question de vengeance ou d'acharnement, mais tout bonnement de démocratie. «Plutôt l'escro
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