Grenoble envoyé spécial
Mains posées sur les hanches, Alain Carignon retrouve des accents de bateleur. Debout, dans cette petite salle d'une zone industrielle de Meylan, à côté de Grenoble, le candidat UMP motive ses militants pour qu'ils aillent convaincre les électeurs de droite qui l'ont boudé au premier tour. L'ancien ministre est arrivé deuxième dans la 1re circonscription de l'Isère, avec 21,45 % seulement. Depuis, le dissident Richard Cazenave, député UMP sortant (19,62 %), a annoncé qu'il ne voterait pas pour lui, et le représentant du Modem, Philippe de Longevialle (10,35%), qu'il votera socialiste pour la première fois de sa vie.
«Nous sommes bien placés arithmétiquement mais moins bien politiquement, explique Carignon à ses supporters. Pour que la politique rejoigne l'arithmétique, il faut que d'ici dimanche, chacun de vous aille convaincre cinq électeurs de Richard Cazenave.» La salle compte une majorité de fidèles de longue date. «Parlez de tout avec honnêteté, leur recommande-t-il. De mon passé, de ma condamnation. Il n'y a pas de tabou.» Mais il ajoute l'argumentaire: «J'ai été condamné pour un système de financement politique, qui existait avant mon arrivée à la mairie de Grenoble, dont j'ai hérité. Je n'ai pas bénéficié d'enrichissement personnel.» En réalité, la cour d'appel de Lyon l'a condamné à cinq ans de réclusion, pour corruption et subornation de témoins, notamment. Et dans son arrêt du 9 juillet 1996, elle assénait :