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Libération
Éditorial

Chaos

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publié le 16 juin 2007 à 8h21

Le scénario catastrophe. Celui que tout le monde redoutait mais que personne n’a vraiment cherché à prévenir. Avec la prise de Gaza par le Hamas, c’est, encore une fois, le pire qui semble se profiler au Proche-Orient. Le risque est multiple : voir l’Autorité palestinienne se couper de facto en deux, voir une République islamique s’ériger au fil des jours au cœur des territoires et voir une région à nouveau à feu et à sang, Israël en embuscade face au spectre de l’implication iranienne. Le danger n’a bien sûr pas échappé aux Etats-Unis et à l’Europe, qui s’indignent tous depuis vingt-quatre heures. Mais ce chaos-là, c’est pourtant avant tout celui de la communauté internationale. Depuis 2005 et l’élection du modéré Mahmoud Abbas, les grands de ce monde n’ont jamais donné les moyens nécessaires au président palestinien pour négocier avec l’Etat hébreu les termes d’une paix dont la fameuse feuille de route s’est clairement égarée. George W. Bush, le premier, a concentré son énergie à essayer de se dépêtrer du bourbier irakien qu’il avait lui même créé, abandonnant tout le reste. L’accession du Hamas au gouvernement palestinien en janvier 2006 n’a fait que compliquer la situation. La politique de sanctions adoptée par Washington et les autres, ainsi que l’intransigeance israélienne ont eu pour principal effet de saper le pouvoir d’Abbas et de nourrir au sein du mouvement islamiste les germes du coup de force. Désormais, c’est l’impasse. Les coups de fil, vendredi, entre les me