D'accord, l'opposition n'est pas brillante, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais, les choses étant ce qu'elles sont, il n'y en a pas d'autre... Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, les socialistes se sont ingéniés, par leurs divisions et leur maladresse, à décourager le peu de soutien qu'ils pouvaient conserver après la défaite de leur championne. Quant aux autres partis, ils se sont littéralement dissous dans le paysage. Habile et virevoltant, le nouveau président a occupé toute la scène de l'entre deux scrutins. Le ralliement de plusieurs personnalités de gauche a désarmé une partie des critiques. Soigneusement dosées, les premières mesures du gouvernement Fillon ont satisfait les électeurs de la droite sans remobiliser ceux de la gauche. Seule la boulette de la TVA sociale a rendu un semblant de voix aux adversaires de Nicolas Sarkozy. Bref, tout est en place pour un saut dans le grand bleu.
Le bon droit de ceux qui le souhaitent n'est pas en cause. Ils veulent donner au président les moyens de gouverner. Soit. Mais les autres ? Faut-il une chambre où l'opposition jouera les utilités, quand ce ne sera pas les muets du sérail ? Faut-il qu'un seul homme domine à ce point la vie de l'exécutif, du Parlement, des partis et de l'administration ? En un mot, faut-il que Nicolas Sarkozy soit couronné, dimanche, roi de la République ? La question dépasse largement les intérêts immédiats d'une gauche qui devra, quoi qu'il arrive, tout reconstruire. Elle renvoie à une certaine idée