Menu
Libération

Gaza assommé par le coup de force du hamas

Article réservé aux abonnés
Les Palestiniens, sans Etat souverain, se retrouvent avec deux pouvoirs : l'un à Gaza, l'autre à Ramallah.
publié le 16 juin 2007 à 8h21

Avec la conquête de tous les pouvoirs par le mouvement islamiste Hamas, jeudi, c'est un quadruple coup de tonnerre qui a retenti à Gaza. Il a assommé une population palestinienne désormais partagée entre deux entités (la Cisjordanie et Gaza), ce qui va aggraver sa situation humanitaire, économique et sociale déjà désastreuse. Un haut responsable du Fatah, Saëb Erakat, l'a même qualifiée de «pire chose» arrivée aux Palestiniens depuis la guerre de 1967. Il a aussi alarmé une communauté internationale qui voit un mouvement islamiste régner sans partage dans un mini Etat sur la Méditerranée. Il a aussi fragilisé un peu plus les régimes arabes dits «modérés», qui craignent par-dessus tous les mouvements islamistes. Il a enfin inquiété Israël, qui voit une organisation radicale, organisatrice de dizaines d'attentats-suicides, avoir les mains libres à sa porte. En même temps, son armée ne peut plus compter sur les services de sécurité palestiniens (70 000 hommes) comme supplétifs pour mener ses opérations dans la bande de Gaza. Consacrant la division des Palestiniens, le président et chef du Fatah, Mahmoud Abbas, a chargé vendredi le ministre sortant des Finances, Salam Fayyad, un indépendant soutenu par l'Occident, de former un nouveau gouvernement d'urgence. Il a ainsi malmené sans aucun scrupule la loi fondamentale. Le Hamas a d'ailleurs immédiatement réagi, jugeant cette nomination «contraire à toutes les lois» et dénonçant un «coup d'Etat contre la légalité».