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Libération
Éditorial

Obsession

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publié le 23 juin 2007 à 8h28

Tout s'agite pour que rien ne bouge. Comme prévu. Le Parti socialiste a désormais une certaine expérience de la défaite. Il sait comment supporter les gueules de bois de lendemains de débâcle. Il lui suffit de se conformer à un sage précepte : on ne change pas une équipe qui perd. Rue de Solferino, on sort les sacs de sable, on replâtre, et on ferme portes et fenêtres. Subitement, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, et tout ce que la savane socialiste compte d'éléphants blessés trouvent bien des qualités à François Hollande. Assez pour le conforter dans son fauteuil chancelant au moins un an de plus, le temps d'écarter l'usurpatrice gazelle. Comme si la principale menace qui pèse sur l'avenir de la gauche était Ségolène Royal... Quant à l'entourage du premier secrétaire, il phosphore sur une nouvelle trouvaille : en finir avec ces adhésions à 20 euros qui ont dopé les effectifs du PS au point d'y attirer de naïfs supporteurs enivrés par les sondages ! Et pourquoi pas bâtir un parti de masse ? C'est connu , le parti se renforce en s'épurant, et en remontant les prix. On comprend que le PS rechigne à se donner à Ségolène Royal dont les audaces se transforment, la défaite consommée, en gaffes, bévues et boulettes. Etrangère à son propre parti, elle le dénigre tout en espérant le conquérir. Délicate manoeuvre. En fait, c'est le même processus qu'en 2002 qui se met en branle : à peine la raclée encaissée, les ténors du PS se bousculent pour gagner le droit d'aller récolter la