Le pire n'est jamais sûr. Avec les socialistes, il devient chaque jour un peu plus probable. A observer tout ce qui oppose désormais Ségolène Royal et François Hollande, on comprend qu'il y avait bien urgence à ce que le couple officialise sa séparation. L'opposition est réduite à l'état de cendres, le «peuple de gauche» déprime et le PS sombre dans le tout-à-l'ego. A peine subie une troisième raclée présidentielle, ses leaders n'ont d'yeux que pour la prochaine. Les caciques s'insurgent, à raison, de l'attitude de Ségolène Royal. Celle-ci s'absout de toute autocritique, snobe un parti qu'elle prétend conquérir et abuse de recettes de communication éculées pour afficher sa singularité. Elle récuse même certaines de ses promesses de campagne et pose en martyre dès qu'on lui demande des comptes. L'individualisme forcené d'une femme qui se croit habitée d'une mission peut inquiéter. La violence de ceux qui se coalisent pour lui faire barrage n'a rien de rassurant. Pour chasser l'impie, les poids lourds psalmodient un sens du «collectif» dont ils se sont affranchis de longue date. Ils ne se rassemblent plus que pour fomenter des manoeuvres d'appareil, déjouer des «putschs» imaginaires et prolonger le règne d'un premier secrétaire qui a, pour eux, l'immense mérite de ne plus les gêner. La démarche solitaire de Royal renvoie à la décrépitude d'un parti où les courants de pensée ont depuis longtemps cédé la place à des écuries d'ambitieux. Pour renverser ces chapelles
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