Liverpool, Manchester envoyé spécial
Comme un air de Shanghai «made in UK». Concours de grues en action striant un ciel chahuté. Quartiers en proie à de voraces plans de rénovation. Immeubles de verre et de fer, de briques et de broc. Liverpool et Manchester n'ont qu'un mot à la bouche : renaissance. Cités symboles de l'héritage Blair, comme l'ex-Premier ministre entend s'en prévaloir. Et vitrines cachant d'incroyables ghettos. Reportage dans deux villes qui ont baigné dans l'opulence, survécu à la décadence des années Thatcher, et qui se lancent dans une affolante course qui tient du mirage.
A Liverpool, un air de bulle
Elle vient de fêter son 800e anniversaire et s'offre un ravalement de façade. Avant d'être consacrée, l'an prochain, capitale européenne de la culture, buzz-business très lucratif. «En six ans, la ville s'est métamorphosée, et même si elle a dix ans de retard sur Manchester, le rythme est affolant.» De ses bureaux de la Tate Liverpool nichés dans Albert Dock, où 50 000 dockers ont laissé place à des lofts bobos et des boutiques touristiques, Christopher Grunenberg, le directeur du musée, raconte les mutations d'une cité «qui n'est plus la risée du pays, mais désormais désirée». Face à la Mersey : tout un projet, Paradise Project, 40 bâtiments arrachés du sol pour un milliard d'euros. A droite : un centre de conférence international sort des limbes. A gauche : des bureaux, encore des bureaux, expression d'une bulle spéculative immobilière pr