Menu
Libération
Éditorial

Couple infernal

Article réservé aux abonnés
publié le 30 juin 2007 à 8h35

Qu'il semble loin le temps où George aimait à se promener dans son ranch avec son «ami» Vladimir et se plaisait à lui montrer comment, au pays des cow-boys, on enfile une paire de bottes à bouts pointus. A l'époque, chacun disait voir en l'autre «un allié incontournable», et les deux hommes se félicitaient de cette exemplaire coopération d'après-guerre froide. Quelques années plus tard, le ton a radicalement changé. Poutine, le premier, est passé à l'offensive en dénonçant l'hégémonie américaine, avant que les deux pays ne poursuivent leur passe d'armes sur le projet de bouclier antimissile de Washington. Il n'en fallait pas plus pour que les frères ennemis jouent de nouveau à se faire peur, dans des relents de cold war que l'on pensait oubliés. Les tensions sont d'autant plus réelles qu'elles sont à l'image des mauvaises fortunes de plus en plus appuyées de ce couple infernal. Après avoir surfé durant tout son premier mandat sur le créneau de la lutte contre le terrorisme international, Bush est aujourd'hui un leader désavoué par son opinion publique et ruiné par une intervention en Irak qui lui vaut d'être au plus bas dans les sondages. Poutine, de son côté, a longtemps bénéficié de l'a priori favorable de l'Occident. Avant de se voir critiqué à l'intérieur comme à l'extérieur pour ses dérives autoritaires. Dans ce contexte, on voit bien quel avantage peut avoir le leader russe à user de la fibre nationaliste et antiaméricaine, tandis que Bush semble a