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Etats-Unis­ - Russie, comme un froid

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Alors que leurs relations sont très tendues, Bush et Poutine se rencontrent dimanche pour tenter d'aplanir les différends en cours. Sans trop d'espoirs.
publié le 30 juin 2007 à 8h35

Après avoir passé des mois à invectiver le grand Satan, le président russe Vladimir Poutine a obtenu une récompense paradoxale. Il est le premier chef d'Etat étranger à être invité, le 1 er et le 2 juillet, par George W. Bush dans la résidence d'été de son père, une grosse bâtisse en bord de mer à Kennebunkport, dans le ­Mai­ne. George W. Bush, qui a fait des relations personnelle un élément essentiel de sa diplomatie, avait déjà reçu le couple présidentiel russe dans son ranch personnel de Crawford, au Texas en novembre 2001. Il espère cette fois apaiser une relation qui tourne au vinaigre, Pou­tine ayant fait planer un petit air de guerre froide en annonçant qu'il pourrait bien pointer ses missiles vers l'Europe si les Etats-Unis s'obstinaient à installer leur bouclier ­antimissile en Pologne et en République tchèque.

Requinquée. En six ans, la relation entre les deux chefs d'Etat a évolué tout comme se sont rééquilibrés les rapports entre leurs deux pays. Sortant à peine du marasme dans lequel l'avait plongée la débâcle finan­cière de 1998, la Russie de Poutine avait dû digérer en 2002 la décision de Bush de dénoncer unilatéralement le traité ABM vieux de trente ans sur la limitation des systèmes de missiles antimissiles. Requinquée économiquement - grâce au pétrole - et politiquement - grâce à sa situation de fouisseur monopoliste de gaz, qui lui permet d'influer sur la politique de l'Europe -, la Russie ne veut plus se laisser enfermer dans ses frontières. Elle n