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L'Allemagne, un marché plus libre et plus cher

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Depuis dix ans, les quatre principaux opérateurs, propriétaires des réseaux, se partagent le marché.
publié le 30 juin 2007 à 8h35

Berlin

de notre correspondante

En Allemagne, le marché de l'énergie est ouvert depuis 1998 à la concurrence. Mais dix ans plus tard, les avancées sont plus que modestes pour le consommateur. Côté gaz, qui assure l'essentiel du chauffage, les monopoles régionaux contrôlent toujours le marché qui n'a fait que s'entrouvrir pour les clients industriels. Le principal obstacle à une véritable concurrence est à chercher du côté du très complexe système d'accès aux réseaux existants sur le marché.

Entente illicite. L'ouverture est par contre réelle, du moins en théorie, pour l'électricité. Mais la concentration du marché est telle que le consommateur a jusqu'à présent peu profité de la libéralisation. Dans les faits, quatre oligopoles régionaux dictent leurs conditions : EON, RWE, EnBW (filiale d'EDF) et Vattenfall (filiale du groupe suédois du même nom). Ensemble, ils représentent 80 % de la consommation totale du pays ! De quoi éveiller les soupçons d'entente illicite à Bruxelles.

En décembre, une perquisition a été menée au siège des quatre groupes. En dix années de libéralisation, les prix de l'électricité n'ont pas connu outre-Rhin la diminution attendue par les pouvoirs publics. Au contraire. Selon les calculs des associations de consommateurs, la facture d'une famille moyenne (soit deux adultes, un enfant) aurait même augmenté de 26 % depuis 2002.

La libéralisation du marché, au niveau européen, aura même une conséquence inattendue pour le consommateur allemand. A co