Andrew Kuchins est le directeur du programme Russie et Eurasie au Centre d'études internationales et stratégiques (CSIS) situé à Washington.
Sommes-nous, selon vous, au début d'une nouvelle guerre froide ?
Non, je ne crois pas. Les accrochages entre les Etats-Unis et la Russie sont la manifestation d'un rééquilibrage des pouvoirs entre les deux pays. La Russie n'est plus une superpuissance, mais souhaite regagner une place importante sur l'échiquier international. Quant aux Etats-Unis, ils restent la superpuissance dominante, mais ils affrontent des difficultés qui les affaiblissent.
Que peut-on attendre de la rencontre entre Bush et Poutine dans le contexte actuel ?
La Maison Blanche a tout fait pour mettre la barre très bas. Il ne faut donc pas anticiper d'annonce majeure lors de ce sommet. Mais il s'agit sans doute de la dernière opportunité que les deux Présidents ont de s'entretenir l'un avec l'autre en profondeur avant la fin de leur mandat respectif. Aucun des deux ne souhaite laisser l'impression qu'ils ont fait couler la relation Russie - Etats-Unis. Ils vont donc essayer d'inverser la tendance négative de ces dernières années.
Que peuvent-ils faire pour cela ?
Baisser d'un cran la rhétorique pour commencer. En particulier du côté russe, qui s'en sert à des fins domestiques. Ensuite, il y a plusieurs sujets sur lesquels les deux Présidents peuvent avancer. Tout d'abord, sur l'utilisation civile des réacteurs nucléaires que la Russie vend à l'étranger. Ce n'est pas u