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Interview

«Nous assistons à un rééquilibrage des pouvoirs»

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Andrew Kuchins, expert américain en géopolitique, estime qu'il ne faut pas attendre d'annonce majeure lors de ce sommet :
publié le 30 juin 2007 à 8h36

Andrew Kuchins est le directeur du programme Russie et Eurasie au Centre d'études internationales et stratégiques (CSIS) situé à Washington.

Sommes-nous, selon vous, au début d'une nouvelle guerre froide ?

Non, je ne crois pas. Les accrochages entre les Etats-Unis et la Russie sont la manifestation d'un rééquilibrage des pouvoirs entre les deux pays. La Russie n'est plus une superpuis­sance, mais souhaite regagner une place importante sur l'échiquier international. Quant aux Etats-Unis, ils restent la superpuissance dominante, mais ils affrontent des difficultés qui les af­faiblissent.

Que peut-on attendre de la rencontre entre Bush et Poutine dans le contexte actuel ?

La Maison Blanche a tout fait pour mettre la barre très bas. Il ne faut donc pas anticiper d'annonce ma­jeure lors de ce sommet. Mais il s'agit sans ­doute de la dernière opportunité que les deux Présidents ont de s'entretenir l'un avec l'autre en profondeur avant la fin de leur mandat ­respectif. Aucun des deux ne souhaite laisser l'impression qu'ils ont fait couler la relation Russie - Etats-Unis. Ils vont donc essayer d'inverser la tendance négative de ces dernières années.

Que peuvent-ils faire pour cela ?

Baisser d'un cran la rhétorique pour commencer. En particulier du côté russe, qui s'en sert à des fins domestiques. Ensuite, il y a plusieurs sujets sur lesquels les deux Présidents peuvent avancer. Tout d'abord, sur l'utilisation civile des réacteurs nucléaires que la Russie vend à l'étranger. Ce n'est pas u