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Libération

Coincé entre la dette et les promesses

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Fillon veut se poser en garant de la santé des finances publiques, mais les premières mesures coûtent déjà cher.
publié le 3 juillet 2007 à 8h38

Un Premier ministre garant de l'orthodoxie budgétaire? François Fillon semble tenté de s'inventer un rôle de supersurveillant des finances publiques. Depuis quelques jours, son entourage laisse entendre qu'il affichera cette ambition lors de sa déclaration de politique générale. Faire appliquer les promesses de campagne de Nicolas Sarkozy, notamment en matière fiscale, tout en s'engageant à stabiliser la dette de l'Etat, le ­Premier ministre pourrait s'employer devant les députés à montrer qu'il peut concilier l'inconciliable.

Pas sûr, pourtant, que même sur ce créneau-là, François Fillon ait toute la latitude qu'il espère. Sa propre majorité pourrait être tentée de lui couper l'herbe sous le pied. «Pendant les campagnes électorales, on fait des promesses, note ainsi un député UMP. Pendant les débats, on recadre tout ça. Les impératifs de désendettement, ce sont les députés qui en sont les meilleurs garants.»

Rappel à l'ordre. Dès la semaine dernière, les membres UMP de la commission des finances de l'Assemblée nationale et son rapporteur général, Gilles Carrez, député du Val-de-Marne, ont symboliquement rappelé à l'ordre le gouvernement sur les véritables objectifs du quinquennat: le désendettement et la baisse de quatre points des prélèvements obligatoires. Objectif d'autant plus difficile à tenir que le «paquet fiscal», qui arrive à l'Assemblée dès le 10 juillet, risque de coûter au bas mot 11 milliards d'euros aux finances de l'Etat. Certes, Sarkozy co