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Libération
Éditorial

Basse police

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publié le 6 juillet 2007 à 8h42

Sarkozy, donc, avait raison. L'ordinateur a parlé. Nous n'en sommes plus aux simples batailles de démentis, parole contre parole, piégeur contre piégé, blanches colombes contre vilains corbeaux. Le dernier développement de l'affaire Clearstream tend à accréditer ce dont on se doutait depuis longtemps. S'ils se confirment, si l'enquête les complète, des éléments tangibles tirés d'une mémoire informatique ressuscitée montrent qu'il y a bien eu un complot politique visant à écarter l'actuel président de la course à l'Élysée par des moyens de basse police. Nicolas Sarkozy en a beaucoup fait dans le rôle de la victime innocente. Il se trouve, si l'on en croit le général Rondot, qu'il l'était réellement.

Ancien Premier ministre redevenu simple citoyen, Dominique de Villepin a droit comme tout un chacun à la présomption d'innocence. Son degré d'implication n'est pas établi. Mais il devra tout de même expliquer aux enquêteurs - et à l'opinion - pourquoi ce Rondot à la voix d'outre-disque dur lui impute, dans un texte qu'il a ensuite soigneusement effacé, la responsabilité de la transmission au juge Van Ruymbeke de faux documents destinés à compromettre Nicolas Sarkozy. S'il échoue à convaincre, il sera clair que l'ancien hussard de la chiraquie est passé, dans le feu de la bataille préprésidentielle, de Bonaparte, son modèle, à Fouché, son mentor secret. Décidément, les moeurs de la défunte chiraquie ont un parfum persistant de cabinet noir. D'ici à ce qu'on découvre que l'ancien pré