«Je n'ai pas confié au général Rondot de mission», a affirmé Dominique de Villepin, alors Premier ministre, lors de son audition par les juges dans l'affaire des faux listings de Clearstream, en décembre dernier. Six mois plus tard, voilà l'ex-Premier ministre replongé au coeur du scandale et confronté à l'accusation - tout droit sortie du disque dur de l'ordinateur du général - d'avoir invité Jean-Louis Gergorin à transmettre des faux comptes au juge Renaud Van Ruymbeke. Et d'avoir ainsi contribué à la dénonciation calomnieuse. Par quelque bout qu'on la prenne, l'affaire mène à Dominique de Villepin, qui semble bien y jouer un rôle déterminant.
Dans le bureau de Villepin
Selon les auditions recueillies par la justice, tout a commencé dans le bureau de Dominique de Villepin. «Dominique de Villepin a demandé à M. Gergorin et à moi-même de démonter le système , a expliqué le général Rondot aux juges, le 22 mai . C'est-à-dire de voir plus clair dans ce que Jean-Louis Gergorin nous avait expliqué du réseau.» Le soir de la rencontre du 9 janvier 2004, Rondot note dans son journal de bord, son «doute persistant» : «belle construction intellectuelle montée par JLG - Gergorin - et qui accroche D de V [Villepin, ndlr] : la théorie du complot ?» «Le ministre m'a demandé de poursuivre mes recherches. M. de Villepin m'a effectivement dit d'agir avec prudence dans un cadre secret, [.] et de traiter en direct avec le président de la République», a