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Libération

Longuement interrogé, l'ordinateur du général a fini par parler

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Les fichiers de Philippe Rondot avaient été soigneusement effacés. L'expertise informatique a livré leurs secrets.
publié le 6 juillet 2007 à 8h41

L'ordinateur du général Rondot a fini par parler. Une expertise informatique a rendu vie à 39 fichiers effacés de l'ordinateur de l'ex-conseiller de la ministre de la Défense, soit quelque 30 000 pages de notes et courriers divers courant sur une dizaine d'années. Ces fichiers avaient été supprimés, comme des milliers d'autres, avant la perquisition et la saisie par la justice du PC en mars 2006. Deux de ces fichiers, versés au dossier par les juges, concernent l'affaire Clearstream.

Si le travail de récupération des données a été long et laborieux, c'est, selon Pascal Lointier, le président du Clusif (Club de la sécurité de l'information français), à cause de l'ampleur des données à traiter. «Un disque dur moyen de 80 gigaoctets, c'est 80 milliards de caractères, fait-il remarquer, et leur décryptage peut prendre énormément de temps, surtout si les données ont été chiffrées.» Mais, aussi difficile et partiel soit-il, ce travail de récupération des données est de moins en moins difficile. La traçabilité croissante des systèmes informatiques - on peut reconstituer très précisément l'historique d'un PC sur quatre ans et plus - et la sophistication de technologies permettent d'obtenir des résultats étonnants. Des ordinateurs tombés d'un hélicoptère ou remplis de shampoing jusque dans le disque dur ont ainsi pu être sauvés de leurs «données vitales».

Moulinette. En février 2006, le juge Jean-Marie d'Huy s'était déjà aperçu, à la lecture de l'expertise d