Y a-t-il une vie après les éléphants ? La gazelle poitevine espère leur survivre, les jeunes lions pensent leur heure venue, mais au premier coup d'oeil la savane socialiste a plutôt des airs de désert. Car le spectaculaire savoir-faire de Nicolas Sarkozy renvoie à la faillite de la gauche. Au fil de sa conquête, le chef de l'Etat a su faire émerger de nouvelles couleurs et de nouveaux visages auxquels il n'a pas hésité à confier de lourdes responsabilités. Chaque jour, le patronyme de Rachida Dati, le sourire de Rama Yade et la présence d'une brochette de trentenaires au gouvernement renvoient la gauche à son immobilisme. Le PS est resté figé à l'arrivée au pouvoir de Lionel Jospin et d'une dream team aujourd'hui couturée de toutes parts. Parce qu'ils se sont trop souvent contentés d'instrumentaliser certaines catégories de jeunes sans leur octroyer de vrais pouvoirs, les socialistes ont dix ans de retard. Au congrès de Dijon, en 2003, François Hollande faisait de Malek Boutih le symbole de l'ouverture du PS à son époque. Laminé par l'appareil socialiste et balayé aux législatives, l'ancien leader de SOS Racisme n'a jamais été utilisé, et Fadela Amara entre au gouvernement Fillon. Triste bilan ! Toutefois, en séduisant quelques vieux pachydermes roses en quête d'ultimes honneurs, peut-être Nicolas Sarkozy rend-il aussi service à la gauche. Car la relève existe : Libération l'a rencontrée ! Les jeunes talents socialistes piaffaient d'entrer dans la carrière dès
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