Les mâchoires de l'ouverture sarkozyenne se referment sur la gauche. Jour après jour, le chef de l'Etat pousse le PS à se caricaturer en parti usé, vieilli, fatigué. Et renfermé. A réagir sans nuance, d'un même mouvement et de la même façon, à des trajectoires diverses, la direction du PS affiche un visage sectaire et craintif, peu rassurant quant à sa capacité à se retrouver vite en phase avec les préoccupations des Français. La trahison réelle, d'un Eric Besson passé, en plein affrontement électoral, d'un camp à l'autre, n'a pas grand-chose à voir avec les choix, contestables, de Jack Lang ou d'Hubert Védrine d'intégrer des commissions de réflexion transpartisanes. Nul n'est obligé de croire que ces grandes figures du mitterrandisme, orphelines de mentor à vénérer, soient totalement désintéressées.
Et il y a sans doute danger de dérive plébiscitaire à prétendre, comme le fait Sarkozy, qu'il n'y aurait plus ni droite ni gauche, mais seulement des hommes de bonne volonté mobilisés au service d'un pays. et d'un chef. Mais quand, au refrain de l'ouverture seriné par l'Elysée, l'écho socialiste ne renvoie que les termes de «suspension» ou d'«exclusion», on peut s'inquiéter sur la durée du séjour dans l'opposition qui attend la gauche.
A voir la façon dont les Français la plébiscitent, les socialistes feraient mieux de s'inspirer de la méthode Sarkozy. Puisqu'ils rêvent de refondation, pourquoi n'inviteraient-ils pas à venir débattre élus, chercheurs, et tout ce que